Tout cela n'est pas faux, à défaut d'être vrai. Et j'avoue avoir acquis neuve, la gazelle bavaroise, pas que pour cela, mais pour ça aussi.Est-Motorcycles a écrit :Ce n'est pas du nostalgia ni de la discussion de vieux con poivrot, c'est du bon sens.
Je préfère réaliser moi-même une vidange d'un engin simple bien entretenu que de devoir faire appel à une structure que je ne connais pas, que je n'ai pas voulu, qui m'est imposée par un groupe industriel et financier avec lequel je ne peux même pas discuter et vis-à-vis duquel je n'ai qu'une alternative : fermer ma gueule et raquer.
Moi je tiens bon et je ne changerai pas de direction.
Et vous ?
On appuie sur le bouton, ça fonctionne. On roule par tous les temps et partout, ça roule. À l'heure dite, on téléphone, le matin on la pose là, le soir on paie et c'est reparti. On fait encore le signe en croisant des motos, mais quand ça ne répond pas en face, on se dit que, grimpé là-dessus, on ne le mérite plus vraiment. Des fois on se baisse (à peine) pour regarder par la trappe, à quoi bon, on connaît même pas l'indice de l'huile et y en a pas besoin. 80 000 kms en 3 ans, sans même un coup de chiffon, juste le jet, sans même voir la couleur des bougies. On a un peu honte, mais l'excuse c'est qu'on est très occupé et puis ce n'est pas que la mécanique est un autre monde, sinon on irait à pied, mais ce n'est pas si facile de faire la différence entre un écrou et un boulon.
Et puis, changement de situation, retour en ville et la belle au rancard. Malgré ce passé sans gloire on est vaguement sentimental et on ne peut se résoudre à se séparer de la bête. Alors 5 ans plus tard, on rebranche, on rappuie sur le bouton sans trop d'illusion et ça redémarre (si!). Alors on se renseigne un peu, voir si on va pouvoir apprendre où se cachent les bougies. Et là, c'est un nouveau monde, vidange complète de l'engin, réglage moteur, même synchro de l'injection, tout est d'une simplicité déconcertante. Aussi, sans se méprendre sur ses capacités, ni être dupe de l'empire de la finance normalisée, on se dit qu'il reste un peu d'espoir dans ce monde comme il va ou bien qu'on est en présence d'une exception.


