Sim&Dom a écrit : ↑10 sept. 2018, 19:59
On aime les pays du Nord parce que tout nous incite à la plénitude, les rires des gens sont pleins d'une énergie franche directe sans détours.
On se retrouve tellement dans ce reportage, merci!
Vous avez "simplement" ressenti le
Hygge. Mais pour cela, il vous a fallu monter là haut à plusieurs reprises...
Vivre heureux.
C'est un souhait, une direction, une aspiration : le contraire d'une méthode, d'une religion, d'une philosophie, d'une ascèse blindée d'exercices de torture qui est un immense leurre car c'est l'ego qui veut changer l'ego !
Immense baise.
Là c'est du free, de l'aérien, du simple, de l'insoumis mais du très solide.
On ne peut pas être heureux dans un monde comme celui qui existe en France, car ce monde est dominé par des politiques de profits. Ou alors on fait partie de castes qui ont du pouvoir ou de l'argent et qui, fatalement, vivent isolées.
En France nous traînons notre mélancolie comme un boulet.
C'est simple à comprendre.
Je ne parle pas d'une individualité heureuse, mais d'une société heureuse dans laquelle notre individualité trouve ses sources de bonheur et s'y désaltère.
Là haut, on voit le paysage qui se reflète aussi à l'intérieur de notre âme.
Le
hygge (dire hou-gueuh) est un sentiment de félicité : le bonheur est dans la Taïga les potes !
Il existe là-haut une multitude de moments simplement vécus, furtifs, non recherchés, que nous pouvons cueillir et emmagasiner comme des refuges d'âme.
D'abord, il y a de multiples hymnes à la joie (ici, ma voisine de chalet qui se baigne sans me voir ni penser que j'existe. Fatalement il est interdit d'aller l'emmerder avec des discours, des mots, des rencontres forcées, des demandes de recettes car elle vous regardera avec de grands yeux parce qu'elle verras un gros con). Si tu lui demandes des recettes, elle te donnera une grande claque dans la gueule pour te réveiller :
saute simplement dans le lac !
Tient, une cabane là-bas...c'est un sauna et chaque chalet en possède un. Il paraît abandonné mais je sais pourtant qu'il est utilisé par 3 personnes différentes dans la même journée. On ne les voit jamais...
L'écrivain Henrik Isben, écrivain nordique du XIX °, décrit parfaitement cela dans ses récits.
Deux de ses citations :
"L'État est la malédiction de l'individu. Il faut que l'État disparaisse. Voilà la révolution que je veux faire. Que l'on ruine le concept d'État, que l'on fasse du libre vouloir et des affinités le lien unique de toute association, et ce sera là le germe d'une liberté qui aura quelque portée. Modifier la forme du gouvernement n'est pas autre chose que de farfouiller parmi les rossignols d'une arrière-boutique".
"Je crois que très bientôt viendra un temps où la notion politique et la notion sociale cesseront d’exister sous leurs formes actuelles, et qu’elles engendreront ensemble une notion unique qui réunira provisoirement en elle les conditions du bonheur de l’humanité.
Je crois que la poésie, la philosophie et la religion se fondront pour former une nouvelle catégorie et une nouvelle force vitale dont nous, qui vivons maintenant, ne pouvons pas avoir une représentation très claire. "
Déjà au XIX°, il jetait les bases de la vie scandinave, ou de la vraie vie ?
Une grosse découverte pour moi depuis 5 ans, d'autant plus énorme que personne ne me l'a imposée et que je suis venu à elle librement.
Le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue.
Ce sont les grands espaces vierges qui sont à la racine du bonheur.
Le mot finnois
sielunmaisema désigne le paysage que l'on garde dans son âme. Il faut retrouver en soi cette part d'ADN qui fait que l'on est mieux dans la nature que partout ailleurs.
Lorsqu'on se rend dans les forêts boréales - mes lieux de vie là-haut - ce n'est pas pour rien que les ours y ont élu domicile.
Le
mökki(simple chalet de vie) que j'y ai choisi y est tellement bien implanté, naturellement, que les traces de cet animal mythique sont partout.
...à suivre...